Après quelques années... (Lucas & Quinn)

Tree Hill, la ville qui m'a vu naître, qui m'a vu être heureuse tout comme malheureuse, qui a vu mon départ mais qui récemment à vu mon retour. J'aurais aimé revenir avec le sourire mais non. De plus, j'ai l'impression que je me cache, que j'essaie de ne pas me montrer pour ne pas tomber sur ma famille. A part ma mère, personne n'est au courant de ce qu'il s'est passé, personne ne sait que je suis de retour à cause de ce malheur. J'aurais tellement aimé revenir au bras de mon mari pour le présentation au reste de ma famille, surtout à ma petite sœur Haley. Je me sens mal de lui avoir caché mon mariage mais après tout, aujourd'hui c'est peut-être bien. Si elle ne remarque pas l'alliance que je peine à enlever, je n'aurais pas besoin de lui en parler.

Arrivée à Tree Hill depuis peu, je ne suis pas débordée par le travail. J'avais mes patients là où j'habitais avant. Aujourd'hui je dois en chercher des nouveaux. Même si mon nom est connu dans le monde de la psychologie, il est difficile d'en retrouver de nouveaux. Chacun a son psychologue et ça marche par bouche à oreille. De plus, mon bureau est à peine redécorer. Alors, aujourd'hui, je me fais une journée tranquille. A quoi bon rester au bureau à attendre des coups de fil qui n'arriveront jamais. Cette journée va me permettre d'aller proposer aux commerçants de faire de la pub pour moi et mon cabinet. Je ne sais pas si ça mènera à quelque chose. Je verrai bien.

Après de longues minutes à me demander si je fais bien de sortir, parce que après tout, je peux croiser n'importe qui dans la rue, je me décide finalement à prendre le volant et à sortir de mon appartement. Je n'aime pas rester seule, surtout que je n'en ai plus l'habitude et la solitude me pèse. En centre-ville, je trouve une place pour me garer, assez facilement même, peut-être parce qu'il est encore assez tôt dans la journée et que les habitants ont décidés de faire une grasse-mat'.

Un commerçant, puis un deuxième. Des refus. On ne fait de la pub pour personne ici. Alors je me dirige vers une boulangerie où je pourrais m'acheter quelque chose à manger, mon ventre se met à gargouiller. Là aussi, la boutique est vide. J'ai rapidement mon croissant. Alors que je vais pour sortir, la porte s'ouvre et un homme rentre. Un homme que je connais. Un peu plus vieux que dans mes souvenirs mais je crois qu'il est impossible qu'une fille oublie son vidage une fois qu'elle l'a vu.

– Lucas ?

Je pourrais tout donner pour ces croissants. Ce sont les plus bons de Tree Hill, voir du monde. Cependant, je n’ai jamais mis les pieds en France. Même si Paris m’a toujours attiré. Je suis sûre qu’avec Clay on aurait pu y aller. Il aimait aussi ce pays. On en parlait beaucoup. Mais pour être honnête, maintenant je n’ai plus envie d’y aller, sans lui. Paris restera une envie que je voulais partager avec lui. Son absence est dure. Et même en restant à Tree Hill c’est dur, sachant que je mens à tout le monde. Personne ne le connaît, personne ne se rappelle. Si j’allais à Paris aujourd’hui, je ne profiterais pas du moment, je penserais qu’à lui. Pourtant, il a disparut depuis longtemps, je devrais m’y faire. Est-ce qu’on arrive à se faire à la disparition des gens ? Et encore plus de l’être aimé ? Je comprend maintenant les batailles que mènent les parents qui perdent leurs enfants par des disparitions. C’est horrible de ne pas savoir. Même, j’aimerais mieux qu’on me dise qu’il n’est plus là, qu’il ne reviendra jamais plutôt que d’attendre. l’attente est longue, trop longue pour moi. C’est marrant le fait d’être une psychologue qui a l’impression de devenir folle. A croire que je devrai aussi aller consulter.

En un quart de secondes, mon état de santé passe de la joie d’un croissant en une depression car ce même croissant me ramène à celui que j’ai perdu. Et je peux dire merci, à je ne sais pas qui mais merci, pour m’avoir fait tombé sur Lucas Scott. Etant le meilleur ami de ma sœur Haley, je le connais forcément. C’est un garçon qui se posait beaucoup de question mais qui était toujours agréable à vivre. Peut-être que plus jeune, j’étais un peu amoureuse de lui sans jamais m’en avoir persuader. Je me demande qui partage sa vie maintenant. Un garçon comme lui n’est pas seul.

– La surprise est réciproque ! Haley ne m’a pas dit que tu étais de retour. Elle qui me dit toujours tout. Et oui, de retour, il le faut bien après plusieurs années. C’est parfois bien de se retrouver proche de sa famille.

Surtout quand celle qu’on avait avant a disparut.