Un moment en famille (Avalon King)

Ses parents l'ont prévenu ce matin : Samaël est rentré de mission et passera leur rendre visite dans l'après-midi. Elle est heureuse, Avalon, parce qu'elle a l'impression que tous ces cousins sont enfin de retours en ville. La famille est enfin réunie des deux côtés, paternel et maternel. Et puis Sam et elle se sont toujours bien entendus, malgré les nombreuses chamailleries. Elle a toujours peur pour lui, quand il part à la guerre, alors son retour est un immense soulagement à chaque fois. Elle a hâte de pouvoir passer du temps avec lui, de rattraper le temps perdu, de le retrouver.

Elle l'entend arriver, au rez-de-chaussée. Il discute avec les parents King, avec les deux aînés de la fratrie. Ils l'invitent certainement à boire quelque chose de frais dans la véranda climatisée. Et Avalon, elle se dit qu'elle a le temps de s'habiller, de retirer le débardeur trop petit qu'elle a enfilé après manger, duquel dépasse son ventre. Elle fouille dans son armoire, à la recherche d'un t-shirt trop large, ou d'une robe dont la forme permettrait de cacher la grossesse indésirée. Elle n'entend pas Samaël monter les escaliers. Elle ne l'entend que quand il frappe à la porte tandis que la porte est déjà à moitié ouverte. Trop tard pour se cacher. Elle se fige, Avalon, tandis que son cœur manque un battement. Il est intelligent, il referme la porte avant de demander des comptes.

– Personne ne doit savoir. Tu ne dois en parler à personne, sammy. Même pas à mes parents, ok ?

Elle est terrifiée, personne ne devait savoir. Le fait que Samaël soit au courant rend les choses plus réelles. Elle retombe sur terre, Ava. Elle soupire et s'assoie sur son lit, invitant son cousin à s'installer près d'elle.

– C'était pas prévu, et quand je l'ai appris c'était déjà trop tard pour m'en débarrasser. Je ne sais même pas si je suis prête à devenir maman, si j'en ai vraiment envie. Je suis censée entrer à l'Université dans trois mois.

Avalon, elle a confiance en Sam. Elle sait qu'il n'ira rien répéter à personne. Pourtant, elle aurait préféré qu'il ne le sache pas. Parce qu'elle a peur de le décevoir. Cette grossesse, ça va être une source de déception pour la famille. Une source d'ennuis. Mais malgré ça, ça la soulage de pouvoir en parler à quelqu'un, à un adulte, à qui sait qu'elle peut se confier.

- Ils vont me tuer. Ils m'en voudront toute leur vie, ils ne me pardonneront jamais.

Ils sont gentils, les parents King, mais pas sûr qu'ils apprécient que l'un de leurs enfants devienne parent aussi jeune. Surtout à dix-huit ans.

- Je sais que je vais être obligée de leur dire. J'ai tellement grossi que je n'arrive plus à trouver le moindre vêtement qui puisse cacher mon ventre. Regarde ça, on dirait que je suis obèse.

Elle passe une main sur son ventre rond. Elle a toujours été mince, Avalon, un ventre tout plat, alors c'est bizarre pour elle d'être comme ça. Elle à du mal à croire qu'elle va encore grossir, beaucoup plus. Ca ne va bientôt plus être possible de se cacher. C'est déjà pas mal d'avoir réussi pendant six mois.
Samaël la prend dans ses bras, comme le ferait son frère. Parce que Sam, il a toujours été comme un grand frère aux yeux d'Ava. Plus proche qu'un simple cousin, même s'il n'est pas là souvent à cause de son métier. Il évoque le père du bébé. Le sujet que t'as encore moins envie d'aborder que ta grossesse. Tu recules un peu en soupirant.

- Ouais, on on a parlé. Il n'est pas prêt à devenir père. Il ne veut pas assumer. Je suis toute seule.

J'aurais aimé lui assurer qu'elle se trompait maos je savais très bien que ses parents étaient beaucoup moins tolérant que les miens, ce qui m'embêtais, je voyais bien que ça la rendait triste de ne pas pouvoir leur parlé. Je la laissa parler, l'écoutant attentivement. Je ne répondis pas tout de suite, tentant de trouver les bons mots. Mais après tout est-ce qu'il y avait des bonnes paroles ?

- Si tu veux je peux toujours t'accompagner pour faire les magasins. Ton corps change c'est normal que ton ventre grossisse.

Par contre d'entendre que le type ne voulait pas assumer avait le don de m'énerver.. J'ignorais qui c'était mais je partais du principe que si elle était tombé enceinte ils étaient deux a avoir couché. Je ne pouvais pas la laisser seule. Une idée me passa en tête, je n'étais pas censé repartir de si tôt alors autant lui suggèrer de venir chez moi, ça l'aiderai à se sentir moins seule et repousserais la discussion avec ses parents ou ses frères et sœurs.

- Écoute si tu veux viens passer quelques jours chez moi. C'est pas grand chose mais je ne veux pas que tu sois seule pour traverser ta grossesse. C'est qui le père ?

La question n'échappa, il fallait que je sache qui c'était. Je ne savais pas encore ce que je ferais de l'information mais j'espérais qu'elle me le dise.