Everybody needs somebody (Yu Na & Quinn)

Après cette journée où j'ai démarché auprès des commerçants de la ville pour qu'ils m'aident à me faire connaître, j'ai enfin une patiente. Le travail a porté ses fruits. Et internet a spurement jouer en ma faveur. Internet qui n'expose en aucun cas la disparition de mon mari alors tout va bien. Heureusement. Qui irait voir une psychologue qui a déjà pas mal de problèmes personnels ? Mais il faut croire que je suis plus doué à aider les autres que m'aider moi. Ca fait déjà duex ans qu'il a disparut, que je n'ai eu aucune nouvelle de lui, pas une carte, pas un message, ni même un appel. J'aimerais tellement savoir s'il est en vie ou non. Les policiers m'ont dit qu'il ne faut pas perdre espoir. Mais je suis obligée d'arrêter d'espérer, parce que d'abord, ça me fait mal, les jours sont longs sans lui, les soirées et les nuits sont moins amusantes seule. Et après deux ans… A-t-on déjà vu quelqu'un revenir après deux ans ? C'est impossible. Et pour finir, je ne dois pas arrêter d'espérer alors que même les policiers ont arrêter leurs recherches car ça leur prenait trop de temps et d'argent.

Pour l'une de mes premières journées de travail à Tree Hill, je suis arrivée tôt à mon cabinet. Je retape le canapé pour qu'il soit présentable et que l'on ait plus la sensation que j'y ai dormis deux nuits de suite. Je pose ensuite mes affaires sur mon bureau, branche mon ordinateur et patiente. Je suis arrivée bien trop tôt, mais je tournais en rond dans mon appartement. Et là, seule, je ne peux pas m'empêcher de repenser à Clay. Il y a quelques jours, j'ai vu un reportage sur les gens qui disparaissent du jour au lendemain, de leur propre volonté. J'aurais dû changé de chaîne mais voilà, j'ai regardé et depuis ça me perturbe, est-ce qu'il a disparut car il en avait envie ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?  

Je regarde mon agenda électronique, celui que j’ai télécharger sur mon téléphone pour connaître mon planning. Il n’est pas plein et c’est peut-être mieux comme ça. Cependant, j’espère qu’on va venir me voir, qu’on va prendre des rendez-vous pour me voir. Je veux écouter les problèmes pour ne plus écouter les miens. C’est égoïste ? Sûrement, après tout je pourrais me réjouir du malheur des autres mais cette réjouissance elle sera juste ressenti pour me montrer que je ne suis pas seule, pas seule à souffrir. Yu Na Yoo. Dix neuf ans. Elle ne parle qu’à très peu de monde selon celui qui m’a téléphoné. Il faut croire qu’aujourd’hui elle devra me parler, du moins, un minimum. Je ne lui demanderais pas de m’expliquer tout ce qu’elle a vécu tout de suite, il nous faudra du temps. C’est super dur de dire ce qu’on ressent, ce qu’on est. Même moi je n’arrive pas à le dire à ma propre famille. Peut-être que j’ai trop peur des jugements. Pour mes sœurs, j’ai toujours été celle qui réussissait. Là, je ne suis plus rien de ça. Je dois me refaire un nom dans mon métier, je suis mariée à un homme qui n’est peut-être même plus sur la surface de la terre.

On toque à la porte et je lève les yeux de mon écran d’ordinateur ? Ils sont humides mes yeux. J’ai l’impression que depuis des années ils n’ont plus briller et qu’ils sont constamment mouillé. Avec un mouchoir, j’essuie les bords de mes yeux, pour empêcher les larmes de couler, après tout, elles vivent leur vie depuis deux ans. Par manque d’habitude, ou juste par oublier, je ne dis pas de rentrer. Elle ouvre doucement la porte, me laissant voir que très peu son visage. Je me lève de ma chaise, remet mon tailleur en place et je m’avance vers elle.

– Bonjour. Je suis Quinn James. Tu dois être Yu Na Yoo ?